80 km/h : ces incohérences qui décrédibilisent le gouvernement
Voulu indépendant, le comité d’experts formé pour évaluer l’efficacité des 80 km/h soulève des incohérences graves dans la communication du gouvernement. Après la bataille des chiffres, celle des méthodes statistiques.
Le premier Ministre Édouard Philippe l’a affirmé le 28 janvier, chiffres à l’appui : abaisser la limitation de vitesse sauve effectivement des vies. Ce n’est plus une affirmation en l’air, puisque des données officielles viennent étayer cette conviction.
Certains automobilistes attendaient des preuves pour le croire ; d’autres n’en avaient jamais douté. Après tout, rouler moins vite est la garantie de freiner plus court (à conditions d’adhérences et à voiture égales). Et lorsque le choc s’avère inévitable, ses conséquences s’en trouvent amoindries. Imparable.
D’ailleurs, depuis que la délégation à la Sécurité routière a fait savoir que l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h avait officiellement épargné cent seize vies en six mois (de juillet à décembre), les opposants à cette mesure trouvent chez leurs proches une oreille moins attentive à leurs récriminations. Fermez le ban ?
Selon le CIE, le gouvernement se décrédibilise avec son interprétation des chiffres de la mortalité routière
Ce serait aller un peu vite en besogne, à en croire le président du “Comité indépendant d’Évaluation des 80 km/h” (CIE), dont les membres se rassemblèrent pour la première fois en septembre 2018. Jean-Luc Michaud ne conteste pas l’existence de ce chiffre. C’est son interprétation qui le chagrine, nuance.
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